WWE: On The Road

Chapitre 2 : Nostalgie


Le Deadman s’arrêta net, tandis que Mcmahon ouvrit grand les yeux devant cette déclaration de son ancien rival. Tous deux savaient ce qu’il allait dire, mais malgré tout, ils ne purent détacher leur attention de cet homme à la queue de cheval, qui avait connu la tristesse de l’automne deux mois à l’avance et qui grimaçait de toutes ses dents en cet instant.


-Tu n’as jamais gagné contre Brock, n’est-ce pas Mark ? Maugréa Paul, moqueur.


Undertaker, une nouvelle fois, parut calé à cette annonce, mais il se remit en marche pour sortir et ouvrit enfin la porte.


-Cela ne m’intéresse pas. Déclara-t-il.


Et il referma la porte. Le silence s’installa. Les deux businessmen se toisèrent du regard, jusqu’à ce que Paul Heyman décide de s’approcher du bureau du maître incontesté du Pro Wrestling en ce monde et s’assit confortablement sur le dossier adressé aux invités –toujours de marque- de Vince Mcmahon. Celui-ci sourcilla devant cet acte : jamais il n’avait permis à Paul E. Dangerously de s’asseoir ainsi et de lui faire face. Mais il ne fit comme si rien de gênant ne s’était produit. Il aurait pu tout aussitôt renvoyer cet être sournois à la porte et être tranquille ainsi, mais il ne préférait ne pas brusquer Heyman avec ses manières, car celui-ci les connaissait et il abusait de cela habillement pour avoir ce qu’il voulait, tout en sachant que ça attirerait l’instinct prodige de Mcmahon. Brock Lesnar VS Triple H à Summerslam rapporterait énormément de billets verts au Chairman et peut-être une gloire nécessaire à Dangerously en cas de victoire de son poulain. Chacun savait qu’ils se faisaient manipuler, mais ça les arrangeait.


-A part venir me faire péter un câble, qu’est-ce que tu es venu faire ici, Paul ? Quémanda Vince, qui une nouvelle fois pris quelque peu de panique, reprit une nouvelle cigarette et se l’alluma avec délicatesse cette fois-ci.


-Lesnar se battra à Summerslam. Annonça Paul, parfaitement détendu.


Mcmahon ne cilla pas des yeux et s’empressa de souffler quelques ronds de fumée histoire d’emmagasiner l’information. Il se mit à regarder le plafond, d’un air rêveur et réfléchit à tout cela. Quand il avait Paul Heyman devant lui, il méditait toujours avant de répondre. D’ailleurs, Dangerously regardait la scène d’un air rieur, ça le rendait quelque peu nostalgique.


-Tu prenais toujours cette pose à Stramford lors de nos réunions en 2003 quand j’étais booker pour toi à Smackdown, tu t’en rappelles ? Questionna Heyman, amusé de la situation.


-Pourquoi tu me dis cela comme ça ? Je veux dire… Pour Summerslam. Trancha Vince, qui ne voulait pas tourner autour du pot et ne pas suivre le jeu du chat et la souris avec Paul Heyman.


-Voyons, Vince, tu sais très bien pourquoi je te l’ai dit : nous savons tous les deux très bien ce qu’il en est de cette histoire, nous connaissons chacun nos avantages et nos inconvénients d’une telle décision pour un match comme celui-ci. Seulement, il n’y a que moi qui en tirerait tous mes avantages et toi seulement les inconvénients : jamais il n’a été aussi furax d’être traité comme il a été traité, Vince. Et tu aimerais bien éviter les morts, n’est-ce pas ? S’excita l’invité, qui commençait à hausser de la voix et à s’approcher fébrilement du visage de Vince Mcmahon, qui ne bougea pas d’un pouce.


-C’est donc pour cela que tu es venu : tu voulais me prévenir. Quelle gentillesse, Paul… Ironisa le Chairman, qui se recala une nouvelle fois confortablement dans son siège en cuir.


-Pas seulement. Se détacha Paul, qui reprit son calme et lui aussi s’adossa à son fauteuil. Nous pouvons préparer des plans à l’avance comme cela, Vince.


Vince écrasa une nouvelle fois son mégot, lui aussi à peine entamé, mais qui avait malgré tout connu une plus longue vie que sa sœur tout à l’heure. Il commença à pouffer de rire, jusqu’à en avoir les larmes aux yeux et finit par retrouver son sérieux d’antan.


-Tu…Tu te rends compte de ce que tu me demandes, Paul ? Demanda Vince, toujours au bord du fou rire. Je suis en position de force, tu le sais très bien. Qu’est-ce que tu veux encore manigancer ?


-Fais coucher Triple H.


Vince parut abasourdi : qu’est-ce qu’il mijotait ? Paul avait toujours eu des idées loufoques et cocasses, parfois révolutionnaires, mais jamais il ne dirait quelque chose d’aussi improbable, car depuis la fermeture de sa fédération extrême, il avait pris en maturité et surtout en réalisme.


-Qu’est-ce que j’y gagne ? Finit par lâcher Vince, qui préférait prendre ses précautions avec le bonhomme.


-Un Brock Lesnar VS Undertaker à Wrestlemania 29. Si Lesnar bat celui qui lui a donné tant de mal à le mettre au tapis, peut-être que le Deadman serait intéressé pour affronter mon client, tu ne crois pas ? Et tu gagnerais beaucoup plus d’argent à Wrestlemania qu’à un autre Big Four, tu le sais pertinemment bien. Tu perds un peu de prestige avec cette défaite, mais ça vaut le coût, tu ne crois…


-Jamais je ne me coucherai pour Lesnar.


Le Chief Operating Officer fit son retour dans le bureau juste au début de la tirade de Paul Heyman, qui se releva aussi brusquement qu’il avait pénétré au sein de cette pièce.


-Bonjour, Paul. Singea Heyman, de façon ridicule. N’oublie pas que nous devons prochainement nous donner rendez-vous chez le juge.


Et une fois de plus, la porte s’ouvrit et se referma dans un nouveau tumulte. Mcmahon repoussa un soupir, de plus en plus las de cette journée qui n’en finissait pas et le mettait à cran.


-Jamais je n’aurais accepté, Paul. Précisa Vince, pour briser ce silence ténu.


-Vraiment ? Se mit à rire son beau-fils. Pourtant, il n’a pas tort quand il dit ça…


-Oui, mais la WWE n’a jamais été autant sur le point de craquer, il nous faut rester uni. Et puis… Il était venu pour autre chose, à la base. Il a seulement vu l’Undertaker et compris que ça parlait de la streak quand il est arrivé de mon bureau. Et jamais il ne se serait douté que l’Undertaker voulait poser les gants après vingt ans. Non, il était venu pour quelque chose d’autre, mais j’ignore quoi…


-Honneur… Cet homme est vraiment intelligent. Mais si je bats Brock Lesnar à Summerslam, rien de tout cela ne s’enclenchera. Je sais ce que j’ai à faire, Vince.


Vince parut soulagé par les paroles encourageantes de son beau-fils : il savait qu’il s’agissait d’un guerrier robuste et qu’il pouvait mettre fin au joug ténébreux de Lesnar qui menaçait l’univers de la WWE. Mais malgré tout, le Chairman ne pouvait s’empêcher d’être dans le trouble, quelques heures avant le début du Pay Per View du Money In The Bank 2012…

Chapitre 3 : Garde courage…


Paul Heyman se promenait dans les couloirs de l’US Airways Center, s’apprêtant à partir pour retrouver le parking où se trouvait sa limousine pour le ramener dans sa chambre d’hôtel. Si Triple H n’avait pas été là, il aurait peut-être pu convaincre ce charognard… Et puis même, ce n’était pas grave : lui et Brock ont un autre plan pour avoir ce qu’ils désirent… Dangerously ne put s’empêcher d’émettre un rire sardonique à cette pensée.


-Eh bien… Si The Man est joyeux, je ne peux qu’être joyeux aussi !


Cette voix, ce ton, cette démarche… Heyman fixa son interlocuteur. Les cheveux plaqués, la barbe broussailleuse, un tatouage ressortant de son cou, le tout empaqueté dans un costard hors de prix et la ceinture de la WWE Championship sur son épaule droite.


-Phillips… Murmura Paul pour lui-même.


-Heureux de savoir que tu te rappelles de moi, Paul ! Savoura CM Punk, souriant et confiant envers son mentor, celui qui a découvert cette pépite du sport entertainement. Vraiment, apparemment, tu arrives à soigner ce début de maladie d’Alzheimer. J’espère que pour tes hémorroïdes, tu as aussi trouvé une astuce, vieux… C’est ça de devenir âgé ! Regarde, t’as même plus de poil sur le crane, c’est rigolo ça ! Continua le WWE Champion, l’homme le plus prestigieux de l’industrie, qui s’amusait comme un gosse à caresser le crane de son ancien manager. Enfin, moi, ce n’est pas mieux, je suis obligé de me faire mes cheveux gominés à la Marlo Brandon, ce n’est pas vraiment le meilleur pour draguer des crazy chicks.


-Toujours cet humour, hein Phillips… Chuchota Paul, une fois de plus à sa propre encontre.


-Mais dis-moi, Paul, qu’est-ce que tu fiches ici ? C’est toujours cool de te croiser dans les couloirs ainsi, dans ton plus bel appareil. Encore une fille, hein ? Rien n’a changé depuis les années extrêmes, à ce que je vois. J’aimerais bien…


-Tu sais quoi, Phillips ? Tu me déçois terriblement… Dit Paul, cette fois-ci à haute voix, dans un débit très lent.


L’air détendu et relaxé du champion de la World Wrestling Entertainment se volatilisa en moins de temps qu’il ne le faut. Il n’aimait guère être sérieux et préférait s’amuser que s’inquiéter, mais en de telles circonstances, il ne pouvait se laisser ainsi aller. Il voulait aller droit au but, pour prouver que lui aussi, il était devenu The Man, en quelque sorte.


-Ah ouais, toujours cette même rengaine, je présume : t’as fait ta shoot promo il y a un an en clamant que t’étais un Paul Heyman Guy, mais en attendant, t’es juste le nouveau chouchou de Vince Mcmahon, c’est ça ? Clama le WWE Champion, en colère contre son propre mentor, son maître spirituel.


-Phillips, regarde-toi : tu es dans un costume. Commenta Paul, à la limite du dégoût. Pour une simple réunion de travail. Et toi, qui disais que tu détestais les hypocrites… Regarde-toi à nouveau : tu en es devenu un. Ca ne te lasse pas de répéter chaque semaine la même chose, de devenir le nouveau pion sans saveur de ce bourbier du pro wrestling, toi qui le reniait à un an de cela au point de t’enfuir avec le titre ? Ca ne te gave pas tout ce cinéma ambiant, ses médias qui viennent t’harceler de questions au point que tu craques sur Twitter, ses journalistes qui viennent une fois de plus décrédibiliser cette noble…


-Ecoute, Paul… Coupa Punk, qui voulut paraître serein et détendu comme à son habitude, malgré qu’il bouillait intérieurement.


-Ca ne sert à rien de te parler. Puis, je n’ai plus le temps. Tu ne m’intéresses plus, Phillips. Conclut Heyman, qui déjà se précipitait vers la porte du parking.


L’inquisiteur de l’extrême voulut s’en aller, mais son ancien poulain le retint, le forçant à le regarder droit dans les yeux. Il voulut le retenir et lui dire ce qu’il en était réellement, mais Heyman donna une tape dans sa main, de telle sorte qu’il puisse s’échapper de son emprise. Les deux hommes continuèrent à se fixer pendant quelques secondes.


-J’espère que tu perdras le titre ce soir, Phillips. Clama Paul, d’un ton haché et décisif. Bryan est conscient de toute la merde qui se propage par ici. Il sera un meilleur révolutionnaire et ne se contentera pas d’atteindre le top avant de laisser tomber tous ses principes. Et de toute façon, si lui ne gagne pas, un autre Paul Heyman Guy se trouve dans le roster, actuellement…


Punk tentait de s’imaginer la scène : lui, mettre au tapis Brock Lesnar. Il avait déjà battu John Cena à deux reprises, avait su lutter à forces égales avec Triple H, pouvait se mesurer avec facilité avec des mecs comme Kane, mais Lesnar… Cette masse de muscles, cette puissance démesurée, cette aura naturelle,… Un monstre. Un vrai monstre. Il s’était déjà mesuré à lui dans un match test sous les yeux pétillants de Paul. Et Brock a toujours été son favori. Pour la seule et unique raison que ça a toujours été la loi de la jungle qui comptait le plus pour Paul. Et Lesnar en était le maître de cette jungle, ce gorille imposant qui détenait le plus de bananes et de femelles dans cette entité de l’industrie. Et lui, le pauvre singe qui essayait désespérément de toucher les reflets de la lune…


Non, jamais il ne pourrait se mesurer à un tel gars. Et Heyman le savait, car qui plus est, ce dernier connaît tous les points faibles de son ancien client. Ca réduisait clairement ses chances de gagner à zéro pourcent. Aucune chance de victoire, ni même pouvoir décrocher un match nul ou s’en sortir par des moyens peu conventionnels. Juste la défaite. Chose qu’il n’avait plus connu depuis près d’un an. Pendant que cette pensée s’immergeait dans la tête de Punk, Heyman s’approcha du champion, de telle sorte qu’il puisse murmurer ses mots fatidiques à l’oreille du straight-edge.


-Je te renie.


Et Paul Heyman s’en alla vers la porte et commença à tourner la poignée pour se retrouver hors de ses locaux qu’il détestait tant et dont il avait du enduré leurs vues et leurs odeurs pendant près de cinq ans avant de se barrer de là pour mener une nouvelle vie loin de cette discipline qu’on ne cessait de décréditer. Il huma l’air du parking, d’un air libéré. Il voulut s’en aller loin d’ici, mais une nouvelle fois, la voix de Phillips Brook le retint.


-N’oublie pas, Paul : je suis le meilleur au monde. Je peux battre n’importe qui ici. Je sais qu’un jour, il faudra que je l’affronte, alors… J’attendrais. Patiemment. Et toujours avec cette ceinture sur mon épaule.


Paul ne prêta que discrètement attention à ce discours et s’en alla, tout simplement. CM Punk, lui, soupira pour cette nouvelle coupure et cette sensation de vide s’empara à nouveau de lui : des critiques peu élogieuses, il en avait déjà reçu, mais ça faisait toujours mal quelque part… Surtout quand ça venait d’un tel homme. Cependant, pas de temps à perdre : le WWE Champion emprunta sa propre route, laissant son manager tracer la sienne et toqua à la porte du bureau du Chairman de la WWE.

Chapitre 4 : …et garde la rage


CM Punk ouvrit la porte et il dénombra trois hommes à l’intérieur du bureau du chairman : ce dernier, toujours dans son costume grisonnant et son visage virant au rouge tellement le stress et la rage avaient été assimilé ses dernières heures, son beau-fils, l’air fier et hautain habituel qui lui convenait parfaitement bien, et enfin, celui qui l’avait ni plus ni moins propulsé au top en offrant un des meilleurs matchs que la fédération de Stramford avait connu de toute son existence.


-John… Maugréa le straight-edge, un peu abasourdi de retrouver son rival de l’été dernier durant le rendez-vous qu’il était censé avoir avec son boss.


-Yo, Punk ! Répondit le rappeur, avec son habituel ton de voix gai et vivant qu’il exposait autant aux fans que dans la vie de tous les jours.


Les deux hommes ne s’étaient plus réellement parlés depuis l’été dernier, ainsi ce qui s’en est suivi, c’est-à-dire l’accès au pouvoir plus que perturbant de John Lauriniatis en fin de l’année dernière et qui s’est poursuivi pendant de longs mois de tyrannie agonisante pour plus d’un employé ici. Mais au fond des deux comparses, ceux-ci savaient qu’un événement allait faire en sorte qu’ils se retrouvaient prochainement sur le ring pour en débattre… Un an. Un an que Punk s’était échappé avec le titre de la WWE en vainquant John Cena et créant ainsi le moment le plus choquant de l’histoire de l’entreprise, à un tel point que même Mcmahon fut retiré de ses fonctions, alors qu’il en officiait le poste depuis près de vingt-huit ans. Et maintenant… Qu’allait-il se passer pour que les deux lutteurs se retrouvent dans la même pièce sous ordre de leur supérieur ?


-Finissons-en avec tout cela, John, Phillips. Décréta Vince, pour débuter leur réunion quelque peu improvisée.


-Donc, d’après ce que j’ai compris, Vince, tu veux que la title picture de la WWE se retrouve dans le main-event ce soir, c’est bien ça ? Demanda John, qui ne semblait pas du tout rejeté ou mis de côté par cet ordre du chairman.


-D’après les ratings, l’histoire entre Bryan et Phillips attire plus. Et puis, ça fait depuis des mois que cette storyline est sur les rails et jamais la tension n’avait été aussi palpable avec cette cinglée d’AJ. Ce serait le plus logique à réaliser, John. Argumenta Mcmahon, qui se grillait une nouvelle clope, tandis que les cadavres s’empilaient sur le cendrier.


-C’est comme tu le sens, Punk : tu veux lutter dans le main-event, ce soir ? Ca ne me dérangerait absolument pas. Expliqua le Marine.


-Ca m’a surpris que tu me proposes cette idée, John, mais après tout, t’es dans le bon. Conclut Vince, qui se réinstalla confortablement dans son fauteuil.


Les trois visages de Cena, Mcmahon et Hunter se tournèrent vers la face désincarnée de CM Punk, quelque peu embrouillé voir même perdu dans ce déluge de nouvelles informations. Quelque chose clochait dans ce scénario, quelque chose qui ne tournait clairement pas rond. C’est John lui-même qui a proposé l’idée, alors que le Money In The Bank de RAW contient plus de star power. Et Vince valide sa proposition… Cela voudrait dire que…


-Vous essayez de me faire un coup de pute, c’est ça ? Finit par déclarer le champion de la WWE, déboussolé et craintif.


Vince cligna des yeux brutalement et écrasa brutalement sa cigarette contre l’amas de macchabés cancérigènes qui restaient blottis dans le cendrier. John ne bougea pas, son expression ne se transforma pas et il resta juste muet. Triple H, lui, se frotta le front d’un air un peu affalé et fatigué et il décida de prendre les commandes en main avec son ancien rival.


-Je crois que je vois ce que tu as en tête, Punk. Répliqua Hunter, n’hésitant pas une seule seconde vis-à-vis des suppositions qu’il émettait mentalement. Tu penses que Cena va casher sur toi ce soir et que c’est la raison pour laquelle il a demandé à ce que son match se trouve avant le tien, c’est bien ça ? Demanda le treize fois champion du monde, regardant le plus profondément possible dans les iris du héros de Chicago.


Cena ne réagit toujours pas : probablement avait-il tilté dès le départ avec la réaction de Phillips. Vince, lui, se leva brusquement de sa chaise, en proie à une véritable crise de colère. Ses mains tremblaient légèrement, à un tel point que son beau-fils le fit rasseoir sur sa chaise, histoire qu’il déstresse, respire un bon coup et puisse enfin prendre la parole. Ce que fit exactement le chairman.


-A quoi est-ce que tu penses encore comme scénario improbable, Phillips ? S’émoustilla son chef, qui bien qu’il s’était calmé avant de prendre la parole restait hargneux. Tu vaux autant d’argent que John, à présent. Et tu es tout aussi important que John à la WWE. Vous êtes tous les deux tops face de cette compagnie, bon sang !


-Il dit vrai, Punk. Rajouta Hunter, qui voulait vraiment faire comprendre qu’il avait changé de dimension en un an. Le passé, c’est le passé. Et même que ce passé a fait en sorte que notre présent ne s’est jamais aussi bien porté grâce à toi. Il m’a fallu des années pour le reconnaître, mais c’est la vérité, Punk : tu es une pépite d’or. Même pour nous.


-Ils ont raison, Phillips. Lança Cena, qui sortit enfin de son mutisme. C’est ici que tu es devenue une star. Je peux comprendre que tu puisses avoir des suspicions vis-à-vis de nous, mais… Tu es de la WWE maintenant, mec. Tu es clairement de la WWE. Tu fais parti de la famille !


Punk se remémora ce qui s’était passé avant cette réunion : Paul Heyman, son mentor et ami de toujours, qui lui plantait un couteau dans le dos après toutes ses années de complicité pour une simple histoire de divergence de business. Du coup, maintenant que même Paul l’avait abandonné, la paranoïa s’était emparé de lui à un tel point qu’il en venait même à regarder l’année qui s’était déroulé et à douter de ses actions. Il avait tout fait pour être au top de la chaîne alimentaire, au point de dire toutes ses vérités et de blesser ses trois hommes. Mais ceux-ci ont un sens aiguisé du business et savent mettre leurs différends de côté : ils ont compris qu’il était une valeur sûre. Aucune raison de le piéger ainsi, donc. Punk, ne sachant quoi répliquer, se contenta d’hocher de la tête, montrant qu’il était d’accord pour être dans le main-event, ce soir, tout comme l’année passée.


-Très bien, on fait ça alors, Phillips ! Bon, je dois y aller, une affaire qui urge ! S’empressa de déclarer Cena, qui se détacha déjà du bureau et bifurqua de telle sorte qu’il puisse partir de cette pièce remplie de professionnalisme et pouvoir se détendre avec ses fans.


-Attends, John…


Le Marine se retourna, regardant l’enfant héroïque de Chicago droit dans les yeux, sans sourciller.


-Gagne cette mallette et refaisons un putain de match de folie à Summerslam à un tel point que les filles se foutront à poil, que les vieux mourront tous d’une crise cardiaque, que les gosses chialeront et que ça devienne un événement qui rentrera dans l’histoire tout comme le jour où Mae Young a accouché d’une main ! Cria l’actuel WWE Champion, qui entrait dans une frénésie jamais vu jusqu’à présent.


Cena sourit : il préférait quand il était comme ça, en véritable fou furieux prêt à se battre pour lui-même et les fans. Il répliqua d’un clin d’œil, signe que leur promesse était à présent scellée et sortit pour retrouver sa meute de fans.


-Bien parlé, Phillips. Félicita Vince, qui se mit à dévoiler sa dentition parfaite pour montrer son contentement. Maintenant, file, le Pay-Per View va bientôt commencer.


Le straight-edge fit signe à son boss ainsi qu’à son beau-fils. Il ouvrit la porte pour s’en aller, prêt à se préparer physiquement et mentalement pour son match de ce soir.


-Hey, kid…


Punk se retourna : c’était le Cerebral Assasin qui lui parlait.


-N’oublie pas que t’es de la maison, maintenant. Confia le COO de la compagnie.


Le WWE Champion le savait plus que quiconque. Il agréa d’un pouce, montrant qu’il prenait cela positivement.


-Mais n’oubliez pas non plus que je suis CM Punk… Finit par lâcher le straight-edge, qui finit par refermer la porte derrière lui et à retrouver son vestiaire.


-Ce gosse… Grogna HHH, quelque peu sur les nerfs de l’insolence de ce gamin devant eux, après tout ce qu’il avait provoqué comme tumultes ici.


-Laisse tomber, Hunter. S’esclaffa Mcmahon, qui se grattait l’oreille, désappointé. Il a ses racines, ça fait de lui quelqu’un d’unique en son genre. Nous devons le préserver le plus longtemps possible.


Mr Mcmahon entreprit pour la énième fois de s’emparer d’une cigarette et celle-ci, de la fumer jusqu’à ce que ses cendres s’épuisent et s’envolent dans son bureau. Il voulait être apaisé pour la suite des événements, car tout semblait indiquer que le chaos allait revenir prochainement…


-Et moi, boss ?


Vince faillit avoir une crise cardiaque : l’employé qui venait de le questionner avait cette manie d’apparaître n’importe où, n’importe quand et n’importe comment. Il reprit son souffle, avant de se retourner dans le coin de la pièce d’où provenait la voix.


-Fais en sorte que Show ne gagne pas le Money In The Bank. Sinon, ce serait une catastrophe.


-Sí !